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  • MCP et Agent IA, ça accélère !

    MCP et Agent IA, ça accélère !

    Ça fait quelques mois que l’on voit arriver MCP (Model Context Protocol) comme étant une vague puissante pour les Agents IA. Mais jeudi dernier trois nouveautés sont apparues qui vont encore accélérer son développement :

    Le principe de MCP

    Les agents IA s’appuient sur les LLM. Mais un LLM c’est de l’intelligence brute. Il faut lui adjoindre des fonctions pour faire le lien avec l’extérieur, pour chercher de l’information ou pour agir sur l’environnement. Anthropic a proposé en novembre 2024 une standardisation de l’appel de ces fonctions, c’est le fameux MCP (Model Context Protocol).

    Une adoption très rapide du protocole

    Depuis, un mouvement de fond s’est lancé pour intégrer cette norme. Des centaines d’outils de toutes sortes se sont créés pour augmenter les possibilités des LLM. TODO un ex …

    Les agents IA, les premiers consommateurs de ressources MCP

    Les premiers générateurs d’agents l’avaient bien intégré. Citons Smolagents, N8N ou même LangChain qui avait sa propre standardisation avec les Tools. L’intégration par OpenAI dans son propre kit de développement va amplifier les propositions de services utilisant ce protocole.

    Mais les applications de bureau vont pouvoir aussi bénéficier de MCP

    Quelques applications commençaient à intégrer des LLM sous forme d’assistant. La possibilité d’enrichir très facilement ces assistants avec de nouvelles possibilités va accélérer l’arrivée des assistants dans toutes les applications de bureau.

    Avec Claude Desktop, une première illustration du potentiel d’intégration LLM<>MCP

    Prenons l’application de bureau d’Anthropic qui permet de dialoguer avec son propre LLM Claude. Étant à l’origine de MCP, c’est une des premières applications pouvant intégrer des serveurs MCP. En lui ajoutant un serveur MCP ayant accès aux documents présents dans l’ordinateur (ex : desktop-commander), l’application devient un outil pour développeur informatique à qui on peut demander son avis sur un projet local ou de modifier un morceau de programme.

    Un deuxième exemple plus abouti, avec Ask Gordon de Docker

    Jeudi dernier, lors du meetup Generative AI Paris 27@Meta, la société Docker a présenté la possibilité d’ajouter un assistant « Ask Gordon » basé sur MCP pour aider l’utilisateur dans ses démarches avec leur application Docker Desktop. C’est une aide contextuelle pour optimiser et dépanner les conteneurs, automatiser les tâches Docker, et fournir des recommandations basées sur l’analyse des fichiers locaux.

    Dorénavant, toutes les applications vont pouvoir intégrer des assistants IA utilisant des services MCP

    On peut même imaginer que progressivement l’interface de dialogue remplacera une partie importante des interactions avec des formulaires comme actuellement.

    Les assistants conversationnels (ChatBot) vont aussi intégrer MCP

    Progressivement, les assistants conversationnels existants vont certainement aussi remplacer leur mécanisme de plugin par l’intégration de MCP. Les principaux chatbots open source, comme LibreChat ou LobeChat ont commencé. Et OpenAI vient aussi de l’annoncer pour très bientôt.

    Mais c’est un protocole encore naissant

    L’annonce de jeudi d’Anthropic sur l’intégration de OAuth 2.x va améliorer la gestion de la sécurité. Mais il y a encore beaucoup à faire, pour que les autorisations des outils MCP soient, par exemple, subordonnées aux droits spécifiques de chaque utilisateur.

    Vers le multi-agent

    La facilité d’ajout de nouvelles possibilités à un LLM va accroître les risques qu’il ne sollicite pas correctement le bon outil pour une demande donnée. La solution est alors de créer plusieurs agents et regrouper les fonctions par domaine d’expertise. Bienvenue alors dans le monde des orchestrateurs d’agents, comme CrewAI, Semantic Kernel ou LangGraph.

    En conclusion, MCP va décupler les usages des Agents mais aussi des Assistants

    MCP, par la standardisation des appels de fonction externe au LLM, facilite la construction de solutions à base d’IA Générative. Tous les départements de l’entreprise peuvent en bénéficier, soit au niveau des applications qui vont être enrichies avec des assistants ou du nombre de processus d’entreprise qui vont pouvoir être automatisés avec des agents IA.

    Encore un peu perdu avec toutes ces possibilités qui se dessinent ? Vous voulez bénéficier de la puissance de l’IA Générative pour simplifier vos applications, orchestrer vos agents à l’échelle de l’entreprise ? Contactez-moi.i

  • Agent IA et automatisation des processus d’entreprise en 2025

    Agent IA et automatisation des processus d’entreprise en 2025

    Introduction

    Les LLM mettent à notre disposition une l’intelligence brute, mais comment la domestiquer pour l’intégrer dans des briques technologiques faciles à assembler ?

    Dans cet article, je vais expliquer concrètement comment fonctionne un Agent IA ou agent LLM, comment assembler plusieurs agents pour automatiser un flux de tâches dans un workflow d’entreprise. Nous verrons aussi quels sont les éléments d’une plateforme d’entreprise pour exécuter efficacement de nombreux workflow. Dans un prochain article, j’aborderai les solutions techniques disponibles pour monter une plateforme IA générative en entreprise.

    Le composant de base, le LLM

    Classiquement, un LLM prend en entrée une question, l’analyse et génère une réponse en fonction d’un ensemble de connaissances accumulées lors d’un apprentissage préalable sur des volumes énormes de données de toutes sortes.

    Le LLM de base ne connaît donc pas les informations concernant l’actualité récente ou les informations propres à chaque entreprise.

    Pour contourner cette limitation, la solution était précédemment, d’insérer entre la demande de l’utilisateur et le traitement par le LLM, des informations de contexte pour aider le LLM à répondre à la question. En allant, par exemple, chercher des informations proches de la question dans une base sémantique, c’est le RAG (Retrieval Augmented Generation).

    Maintenant, les LLMs ont évolués . On sait, par des post-entraînements du modèle, permettre au LLM d’appeler, en autonomie, des fonctions externes lui permettant d’enrichir lui-même son contexte pour répondre aux questions. Ce sont les agents IA Autonomes ou agents LLM.

    Agent, un LLM avec des fonctions externes

    Un agent est donc composé d’un LLM et d’un ensemble de descriptions de fonctions qu’il peut utiliser dans l’objectif de répondre à la question initiale.

    Le LLM peut solliciter plusieurs fois la même fonction ou, dans la même séquence, appeler plusieurs fonctions différentes avant de construire sa réponse.

    Par exemple, on pose la question :

    « Parmi les entrepôts de la société, quel est celui dont la température intérieure est la plus froide. Tu peux solliciter deux fonctions

    • obtenir la température d’un entrepôt avec son nom 
    • obtenir la liste des entrepôts de la société »

    Le LLM va en une seule transaction, obtenir la liste des entrepôts, récupérer la température de chacun des entrepôts et construire sa réponse.

    C’est cette autonomie du LLM, dans la possibilité d’appeler à sa guise des fonctions externes, qui fait toute la puissance des agents IA Autonomes.

    Plus le nombre de fonctions associées à un appel de LLM est important, plus il y a risque qu’il se trompe de fonction ou ne sache pas correctement former l’appel.

    Pour des traitements complexes, avec beaucoup de fonctions, il est donc plus efficace de découper les tâches dans des agents plus petits, homogènes et de les enchaîner dans une même séquence de tâches. C’est ce que l’on appelle un workflow.

    Workflow, enchaînement d’agents LLM dans une séquence de tâches.

    Evidemment ce qui est intéressant dans une séquence d’agents, c’est de conditionner l’appel d’un agent en fonction du résultat de l’agent précédent. Il est alors possible de traiter des problématiques complexes de processus d’entreprise. C’est le multi agent ou orchestrateurs d’agents.

    Exemples de séquences d’agents :

    • Vérifier la qualité de la réponse d’un LLM et éventuellement re-demander le traitement de la réponse (exemple : prévention contre les hallucinations)
    • Qualifier la nature d’une question de recherche d’information pour aiguiller vers la bonne base de données (SQL, sémantique, graph),
    • Découper des agents en experts d’un domaine avec leurs fonctions de recherche associées et qualifier dans la première étape le bon expert à solliciter.

    Il devient maintenant possible de traiter beaucoup plus de processus d’entreprise, jusqu’ici trop complexes pour être automatisés.

    Exemple de processus métiers pouvant rapidement bénéficier de workflow d’agent LLM

    Un point fort des agents LLM est leur facilité à intégrer dans la même séquence, des traitements propres à différents services de l’entreprise. Les premiers cas d’utilisation concernent le support client ou la création de contenu marketing, mais il y a aussi :

    • Gestion des documents juridiques : automatiser la lecture, la compréhension et la validation de contrats ou documents légaux (clauses problématiques, absence de mentions obligatoires, génération de résumé pour la direction)
    • Support IT : assurer une surveillance continue par analyse de logs
    • Recrutement : trier les CV et identifier les meilleurs candidats à contacter en fonction de critères précis.
    • Audits et conformité réglementaire : automatiser l’analyse des processus pour vérifier la conformité des documents produits par l’entreprise.
    • Veille concurrentielle et analyse de marché : collecte et synthèse des données sur la concurrence.
    • Détection de fraude : analyser des documents et vérifier le respect de règles prédéfinies

    Une plateforme d’IA générative pour gérer l’exécution des workflows

    Le nombre croissant de projet à base Agent IA en entreprise, nécessite d’organiser dés maintenant la mutualisation des outils disponibles dans une plateforme technique dédiée à l’IA générative.

    Mon expérience dans la construction de plateformes applicatives associées à ma contribution à plusieurs projets d’IA générative important depuis deux ans, m’amène à identifier une liste de services nécessaires dans une plateforme d’IA générative en entreprise.

    Il n’y a pas encore d’éditeur proposant l’ensemble des services décrits ici, dans une plateforme unique. L’éditeur le plus avancé actuellement est à mon avis LangChain avec LangGraph Studio, LLM Gateway, LangSmith.

    Voici une première liste de services fonctionnels nécessaires à l’exécution de workflow à base d’agent LLM pour l’entreprise :

    • Un point d’entrée unique et standardisé pour l’appel de LLM (LLM Proxy ou Gateway) pour permettre de changer facilement le LLM associé à un agent en fonction de ses spécificités et performances. Il permet aussi de centraliser les gestion des tokens et l’optimisation des appels aux LLM en mémoire cache
    • Une bibliothèque pour les prompts avec gestion de version
    • Une centralisation de l’appel des fonctions externes (Tools) pour l’ensemble des workflows avec regroupement de l’authentification et des habilitations (nécessite un protocole pour gérer la variété des appels comme MCP d’Anthropic)ainsi qu’un annuaire facilitant la réutilisation de ces fonctions
      • Recherches d’informations : bases SQL, bases Vectorielles, accès aux documents de l’entreprise et possibilité de recherches sur Internet
      • Actions, par exemple envoi de mail à un utilisateur en fonction de ses habilitations, ou appel d’API de services externes pour déclencher un traitement
    • Un hébergement pour l’exécution des workflows d’agent optimisés pour le développement et la production permettant une facilité de développement en local tout en garantissant de bonnes performances lors de la montée en charge en production
    • Une mémoire pour la persistance des conversations des utilisateurs pour permettre à un utilisateur de reprendre une conversation précédente
    • Une mémoire pour la gestion du contexte utilisateur pour pouvoir injecter en début de workflow des informations permanentes propre à chaque utilisateur(nom, lieu de travail, compétences, etc)
    • Un gestionnaire de planification des tâches (CRON) permettant de lancer automatiquement des workflows récurrents sans intervention d’un utilisateur
    • Un chatbot standard permettant de lancer en mode conversation des workflows
    • Un système de notification aux utilisateurs pour gérer les demandes de validation intermédiaires dans les processus (human in the loop)
    • Un outillage de suivi des coûts d’utilisation des LLMs avec quota par workflow par exemple
    • Des outils de gestion des logs pour le débogage des workflows
    • Des outils d’analyse et d‘évaluation des performances, de la qualité, pour identifier les dérives de fonctionnement ou les goulots d’étranglement
    • Une solution d’authentification pour reconnaître l’utilisateur, retrouver ses droits spécifiques, compter son usage des LLMs

    C’est une esquisse des composants fonctionnels d’une plateforme IA générative idéale. N’hésitez pas à me contacter pour que je l’enrichisse.

    Une plateforme de ce type permet, par exemple, de traiter deux types d’usage :

    • Un chatbot proposant à un utilisateur d’interroger une base d’information (Architecture Agentique RAG) avec reprise d’une conversation existante.
    • Un workflow automatique qui envoie un mail tous les matins avec une synthèse des actualités Internet sur un sujet donné (un peu comme ChatGPT Tasks).

    Conclusion et perspectives

    Pour 2025, tous les grands éditeurs de LLM ont annoncé des avancées dans le domaine des agents IA notamment leur capacité à raisonner et à planifier des tâches. La quantité des processus d’entreprise automatisables va dépendre de la qualité de ces avancées. Certains pensent que l’ensemble de l’entreprise pourrait être automatisé !

    Au niveau technique, un point clé reste encore très peu abordé, bien que très structurant dans les solutions de workflow d’Agent LLM : l’intégration de validations intermédiaires par un humain. C’est que l’on appelle « Human-in-the-loop » (HITL) avec par exemple, la validation du passage à une étape suivante, l’appel d’un outil externe ou le contrôle avant envoi d’un mail.

    Sur le plus long terme, vu le niveau d’intelligence et d’autonomie qu’il est possible d’intégrer dans un agent LLM, se dessine la possibilité de dialogue, de négociation entre agents pour le compte de personnes ou d’entreprises. Par exemple une négociation pour la réservation d’un voyage ou la commande d’un matériel entre un acheteur et un fournisseur. On peut imaginer que chaque entreprise disposera d’agents négociateurs pour les échanges avec son écosystème.

    De nombreux processus d’entreprise peuvent, dès maintenant, être automatisés grâce à l’utilisation d’agents IA. Pour identifier ces opportunités et commencer à mettre en œuvre des workflows d’agents IA performants, fiables et sécurisés, n’hésitez pas à me contacter.


    Prochain article : Comme indiqué précédemment, de prochains articles traiteront de la mise en oeuvre technique des composants d’une plateforme IA générative avec en particulier le regroupement des fonctions/tools de l’entreprise avec LangGraph et MCP Anthropic.